On m’a fait observer que mon dernier article manquait de photos, ce qui n’est pas faux – mais vous avouerez que les circonstances ne s’y prêtaient pas non plus. Mais c’est comme ça à l’église : les jours se suivent et ne se ressemblent pas. Autant comme il aurait été déplacé de prendre des photos vendredi pendant l’enterrement, autant aujourd’hui après le service du dimanche, on se serait cru à la Fashion week tellement que les flashs crépitaient de partout.
C’était un peu la Fashion week, vous me direz.
Voyez plutôt :
Poser bleu sur fond bleu et vert sur fond vert, je ne l’ai pas fait exprès mais je dois avouer que ça déchire – à se demander si je n’ai pas des pré-dispositions au mannequinat – fût-il mannequinat clérical : Je présentais la nouvelle collection 2016, non pas Hiver/Été mais Avent/Temps ordinaire marquées respectivement par les couleurs bleues et vertes, ma sœur ayant eu la gentillesse de réaliser rien que pour moi cette étole réversible. Et comme ma sœur, c’est ma sœur, figurez-vous qu’elle est un peu comme moi : elle aime bien les paillettes, les fleurs et les oiseaux, et même les petits lapins (1). Il y a tout ça sur mon étole et mes paroissiens en ont eu plein les yeux.
Bien sûr quand on est prêtre, on est censé briller uniquement par son humilité et ne pas trop attirer l’attention sur soi. Autant vous dire que là c’était raté, il y a eu pas mal de remue-ménage dans les bancs où fusaient les « Amazing », « Her sister did it ! » et même un « Mais c’est magnifique » en français dans le texte. Un hommage bien mérité pour une créatrice qui ne demande qu’à percer de ce côté-ci de l’Atlantique. J’avoue que moi-même, perdue dans la contemplation de mes petites étoiles, j’ai failli oublier de me lever après le sermon pour faire réciter le « Je crois en Dieu ». Manque d’humilité plus distraction et orgueil, heureusement que j’ai l’absolution de mes « paroissiens employés gouvernementaux » qui m’ont expliqué avec tout le sérieux possible que l’aube du prêtre c’est comme l’uniforme des militaires : si vous pouvez faire une fantaisie pour sortir du lot, il ne faut pas hésiter. Ma sœur en tous cas n’hésite pas, et au final moi non plus.
Les jours se suivent et ne se ressemblent pas à l’église. Un jour on pleure, un jour on rit. On célèbre la création avec tout ce qu’elle est, des étoiles aux petits lapins et surtout, on célèbre l’existence avec tout ce qu’elle contient de triste et d’heureux. C’est un peu pour ça au fond qu’on a des saisons liturgiques – pour essayer de mettre d’ordre dans toutes ces émotions. L’Avent pour l’attente, l’Épiphanie pour la joie, le carême pour la repentance. Pour essayer de mettre un peu d’ordre dans nos vies. On a peu de contrôle sur ce que l’on ressent, ou ce que l’on vit. La seule chose qui peut faire la différence, c’est de l’offrir à Dieu. Bien sûr, faire un cadeau à sa sœur c’est toujours une bonne idée aussi !
Allez, pas du tout par vanité, mais juste pour vous laisser admirer le travail de l’artiste, je vous la refais en gros plan :
Comme disait le poète « a thing of beauty is a joy for ever » je suis en admiration comme tes paroissiens et une fois de plus en admiration devant mes deux filles et comme dit le cantique « le seigneur fit pour moi des merveilles , saint est son nom » ….
Ce serait presque à croire que tu as fait deux « merveilles » pour le Seigneur!
indeed!
Wouaou ! ça déchire !!!
Tellement éblouissant que je n’avais pas remarqué l’absence des écureuils ! 😉
C’est splendide en effet. De la peinture sur soie ?
Peinture et couture oui.
On pourra avoir un petit zoom pour apprécier encore mieux ?
Magnifique!! Et l’étole aussi! 🙂
Quel magnifique cadeau ! Au fait, je ne savais pas qu’on avait le « droit » de porter une étole personnalisée, je croyais qu’il y avait un « uniforme » imposé 😉 Enfin, tant mieux s’il y a de la place pour un peu de créativité !